Le cœur du dilemme: amour et addiction
Vous l’avez sûrement déjà entendu: « On choisit ceux qu’on aime, mais on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. » Face à une personne qui souffre d’alcoolisme, cette vérité prend une dimension particulièrement poignante. Aimer une personne alcoolique, c’est se retrouver au cœur d’un tourbillon d’émotions, oscillant entre espoir, désespoir, amour, colère et impuissance. Faut-il rester et soutenir, ou faut-il partir pour se protéger?
Le poids de l’espoir
Lorsque l’on aime, on espère toujours que l’autre changera. On se dit que notre amour sera la clé, le déclencheur qui permettra à cette personne de sortir de sa spirale auto-destructrice. Après tout, l’amour ne surmonte-t-il pas tous les obstacles? Mais voilà, l’alcoolisme n’est pas seulement une habitude; c’est une maladie. Et comme le dit si bien le proverbe, « l’espoir fait vivre, mais il fait aussi mourir. » Combien de fois avez-vous espéré que cette bouteille soit la dernière?
Quand l’amour devient toxique
Il est naturel de vouloir protéger ceux qu’on aime. Cependant, il y a une ligne fine entre aider et habiliter. En couvrant les erreurs de la personne alcoolique, en la défendant constamment, on peut finir par contribuer à son déni. Parfois, en voulant bien faire, on « nourrit le monstre ». L’amour peut, dans ces conditions, devenir un poison.
Écouter son intuition
Entre les conseils bien intentionnés des proches et les tiraillements du cœur, comment savoir quelle est la bonne décision? L’intuition, cette petite voix intérieure, peut être une alliée précieuse. Elle sait souvent, avant même que l’on puisse l’exprimer avec des mots, ce qui est bon pour nous. Comme le dit l’expression, « mieux vaut prévenir que guérir ». Si votre intuition vous crie de partir, peut-être est-il temps de l’écouter.
Le droit de se protéger
Personne ne devrait sacrifier sa propre santé mentale, émotionnelle ou physique pour une autre personne, même aimée. Vous avez le droit de mettre des limites, de dire non, de choisir votre bien-être avant tout. Souvent, quitter peut être la décision la plus aimante envers vous-même et même envers la personne alcoolique.
La perspective de l’expert
Selon certains psychologues, vivre avec une personne dépendante peut entraîner ce que l’on appelle le « syndrome du co-dépendant ». On finit par perdre sa propre identité, à toujours mettre les besoins de l’autre avant les siens, et à s’oublier. Quitter peut être une façon de briser ce cycle et de retrouver son équilibre.
Questions fréquentes:
1. Comment savoir si mon partenaire est réellement alcoolique? Il est essentiel de comprendre que l’alcoolisme ne se limite pas à la consommation. C’est un ensemble de comportements et d’attitudes vis-à-vis de l’alcool. Si votre partenaire donne régulièrement la priorité à l’alcool sur d’autres aspects importants de sa vie, cela pourrait être un signe.
2. J’ai peur de la réaction de mon partenaire si je décide de partir, que faire? Votre sécurité est primordiale. Si vous avez des raisons de croire que votre partenaire pourrait réagir violemment, il est essentiel de prévoir un plan de sortie sécurisé. Vous pourriez envisager de parler à des professionnels ou à des associations spécialisées pour obtenir des conseils.
3. Quitter signifie-t-il que je n’aime plus mon partenaire? Pas du tout. Quitter peut être une preuve d’amour envers vous-même et même envers votre partenaire. Parfois, s’éloigner permet à l’autre de prendre conscience de la gravité de sa situation.
4. Existe-t-il des groupes de soutien pour les personnes qui ont vécu avec des alcooliques? Oui, il existe des groupes tels qu’Al-Anon qui offrent du soutien aux proches des personnes alcooliques.
L’alcoolisme est un sujet délicat et chaque situation est unique. Ce que cet article propose, c’est une réflexion, un point de départ pour ceux qui se posent la question: « Faut-il quitter une personne alcoolique ? ». Le chemin vers la réponse est personnel et semé d’embûches, mais n’oubliez jamais que vous méritez le bonheur et la paix intérieure.
Sources:
- Association des Alcooliques Anonymes
- « Vivre avec un dépendant », Dr. Robert Lefever.